SOMMAIRE :
- 1) L'origine du symbole chimique de l'or
- 2) Sa signification dans différentes cultures et civilisations
- 3) Son importance dans l'économie, la religion, et dans l'alchimie

1) L’origine du symbole chimique de l’or (Au)
Comme évoqué dans les premières pages de ce guide, le symbole chimique de l’or est « Au ». Ce terme est la racine du mot latin « aurum », signifiant « l’aurore » ou encore « la brillance de l’aube ». On retrouve également mention de ce terme dans la racine indo-européenne « aus » qui signifie « lumière dorée du soleil levant ».
Quelle que soit l’origine historique, géographique, étymologique, on comprend que l’or est identifié à la brillance et à l’éclat jaune caractéristique du soleil, source de lumière, de chaleur et de vie.
Il n’est donc pas étonnant que l’or soit assimilé de tout temps à des signes de puissance, de richesse et assimilé au divin et au pouvoir.
Ce n’est qu’au XIXe siècle, avec la classification des éléments par Dmitri Mendeleïev, que « Au » est devenu l’abréviation universelle désignant l’or dans la chimie moderne. Dans ce tableau périodique de Mendeleïev, l’or porte le numéro atomique 79. Cela signifie que le noyau de l’atome d’or contient 79 protons.

Légende : Extrait du tableau période des éléments chimiques de Mendeleïev
Par ailleurs, l’or est considéré comme un métal de transition selon la définition de l’Union Internationale de Chimie Pure et Appliquée (IUPAC). Plus précisément, pour celle-ci, l’or est « un élément chimique dont les atomes ont une sous-couche électronique d’incomplète, ou qui peut former des cations dont la sous-couche électronique est incomplète ».
En d’autres termes, les métaux de transition sont de bons conducteurs d’électricité. Ils sont également solides dans les conditions normales de température et de pression. Autres éléments, ils ont une masse volumique et une température de fusion élevée.
2) Sa signification dans différentes cultures et civilisations

3) Son importance dans l’économie, la religion, et l'alchimie
Quelle que soit la culture ou la civilisation, l’or n’est pas qu’une possession matérielle. Il implique également une forte dimension immatérielle, une symbolique, un idéal.
Tantôt signe de puissance des dieux sur terre, de sagesse, d’immortalité de l’âme, de statut social, de puissance politique ou économique… l’or est un métal multifacette.
Il y a néanmoins un dénominateur commun à toutes ces symboliques : le facteur temps. L’or a su traverser les siècles et s’adapter aux cultures humaines, aux religions, à l’art et à l’alchimie ou encore à l’économie.
Finalement, la compréhension de ces symboliques permet de mieux percevoir la manière dont l’humanité projette ses espoirs, ses ambitions, ses peurs, mais également ses idéaux dans une matière à la fois tangible, mythique et mystique.
Le rôle de l’or dans l’économie
De par sa rareté, sa durabilité et sa divisibilité, l’or est l’un des premiers métaux utilisés pour frapper monnaie. Au fil des siècles, l’or deviendra même l’étalon des monnaies internationales et connaîtra son apogée avec la mise en place du système de l’étalon-or en vigueur au XIXe siècle et jusqu’au XXe siècle.
La symbolique est de taille puisqu’avec ce système monétaire, la stabilité des grandes monnaies reposait à l’époque sur les réserves d’or détenues par les banques centrales.
Même si l’étalon-or a finalement été abandonné, les banques centrales gardent en haute estime ce métal doré puisque toutes les grandes puissances mondiales (à l’exception du Canada) détiennent des réserves d’or conséquentes.
C’est un actif économique stratégique pour les États, les banques centrales et les investisseurs, notamment comme valeur refuge en période de crise économique ou financière.
Le rôle de l’or dans la religion
La symbolique qui se rattache à l’or vise également le spirituel et l’espace religieux. En effet, ce métal doré est présent dans toutes les grandes religions comme symbole du divin et matière des offrandes. On peut notamment citer les exemples suivants :
- Dans le Judaïsme, l’Arche d’Alliance était fabriquée en bois d’acacia et recouverte d’or pur. L’or est également utilisé pour les objets rituels comme la hanoukkiyah (chandelier à neuf branches), le kiddouch avec des coupes rituelles, les couronnes pour les rouleaux de la Torah…
- Dans le christianisme, les rois mages ont offert de l’or à la naissance de Jésus, symbolisant sa royauté et sa divinité. Aujourd’hui encore, les objets liturgiques en or (calices, coupes, croix) expriment la présence de Dieu.
- Dans l’islam, il est souligné l’importance de la modération et de l’éthique dans l’utilisation de la richesse matérielle. Ainsi, les hommes sont encouragés à ne pas porter d’or par exemple. Pour autant, l’or reste très présent dans les arts décoratifs et les monuments.
- Dans l’hindouisme et le bouddhisme, l’or est utilisé pour les sanctuaires, les statues de Bouddha, les stupas… Les fidèles offrent de l’or pour exprimer leur dévotion et accumuler les mérites.

Légende : L' Arche d'Alliance
Le rôle de l’or dans l’alchimie
Avant toute chose, il faut rappeler que l’alchimie, portée par des personnalités comme Nicolas Flamel (1330-1417), Paracelse (1493-1541) ou encore Fulcanelli (première moitié du XIXe siècle), est une protoscience qui se définit comme « un ensemble de pratiques et de spéculations en rapport avec la transmutation des métaux ». En d’autres termes, une science occulte du Moyen Âge qui prônait par exemple la transformation des métaux (comme le fer, le plomb, le mercure) en or (légende de la pierre philosophale).
On comprend donc que dans la tradition alchimique, l’or est au cœur des réflexions de par son symbole de perfection. Effectivement, à cette époque, les alchimistes jugeaient que l’or était « l’aboutissement d’un processus de purification et de transformation spirituelle ».
La symbolique était très prégnante puisque l’or était synonyme d’illumination, de perfection de l’âme et de sagesse divine. En substance, la raison d’être même de l’alchimie visant à transformer un métal en or, était in fine de transformer son « être intérieur ».
Au-delà de la prouesse scientifique, transformer ce métal doré était donc un moyen d’atteindre un idéal pour les alchimistes, persuadés que cette transformation permettait de relier le matériel au spirituel, de se rapprocher de la perfection des dieux.
Preuve en est, le mythe de la pierre philosophale reposait sur trois propriétés essentielles :
- Changer les métaux vils en métaux précieux
- Guérir les maladies
- Prolonger la vie humaine au-delà de ses limites naturelles, soit la « vie éternelle ».