En 2025, l’or a signé sa meilleure performance depuis… 1979 !  

Début décembre, l’or affiche une performance d’environ +60 % depuis le début de l’année. Cette performance est portée par des records historiques au-delà de 4 000 $ l’once.  

Les grandes banques restent globalement optimistes, mais alertent sur plusieurs risques : début de normalisation monétaire, prises de bénéfices et ralentissement possible des achats des banques centrales. Dans ce contexte, quelles sont les perspectives sur l’or pour 2026 ? 

2025 : les déterminants d’une année exceptionnelle 

Comme en 1979, la flambée du cours de l’or en 2025 s’est nourrie de facteurs similaires : fortes tensions géopolitiques, inquiétudes autour de la dette américaine et volatilité élevée sur les actions comme sur les obligations. 

Mais plus essentiellement, la hausse de l’or cette année repose sur une demande d’investissement exceptionnelle, estimée autour de 500 tonnes par trimestre. Cela représente une augmentation d’environ +75 % par rapport à 2024. Sur les neuf premiers mois de 2025, la demande d’investissement en or a atteint des niveaux proches de ceux observés en 2020, 2016 ou encore 2011 ! 

Jusqu’en 2024, l’évolution du cours avait surtout été portée par les achats des banques centrales et par une production aurifère limitée. En 2025, l’or renforce donc son statut de « hedge d’incertitude ». Il n’apparaît plus seulement comme un actif anti-inflation, mais comme une protection large contre les risques politiques, technologiques, financiers et monétaires.  

Enfin, la baisse des taux directeurs de la banque centrale américaine peut expliquer une grande partie du regain d’intérêt des investisseurs pour les placements comme l’or et l’argent.  

Quels facteurs pourraient influencer l’or en 2026 ? 

Selon le World Gold Council, la tendance haussière commencée fin 2022 présente encore du potentiel historique.  

En effet, la hausse du cours de l’or dans les années 1970 a duré près de 900 jours, contre environ 1 200 jours pour les hausses amorcées en 2007 ou 2015. L’histoire montre ainsi que l’or peut suivre des tendances durables, souvent comprises entre trois et quatre ans. Cette dynamique de réallocation vers les métaux précieux soutiendrait donc une hausse durable de l’or et de l’argent.  

Mais ces tendances sont aussi étroitement liées à l’évolution du dollar. Le contexte politique américain, marqué par le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche, semble accélérer ce mouvement. Il devient donc raisonnable de penser que des facteurs politiques influencent également le prix des métaux précieux en 2025. Ce qui devrait se poursuivre en 2026.  

À court terme, le World Gold Council souligne toutefois des signes de surchauffe. Il note par exemple que « les indicateurs techniques pour l’or, avec un RSI supérieur à 90 et des prix plus de 20 % au-dessus de leur moyenne mobile à 200 jours, suggèrent un marché suracheté, ce qui pourrait inciter les investisseurs de court terme à se positionner pour un retournement ».  

Malgré ces signaux techniques, les grandes banques restent confiantes. Deutsche Bank, UBS, Goldman Sachs, JPMorgan, Bank of America et HSBC anticipent toutes un cours de l’or élevé en 2026, avec un biais haussier mais une progression plus modérée qu’en 2025. 

• Deutsche Bank vise environ 4 450 $ l’once dans son scénario central. 
• UBS projette 4 500 $ l’once pour mi-2026. 
• Goldman Sachs, JPMorgan et Bank of America évoquent des objectifs compris entre 4 900 et 5 200 $ l’once dans leurs scénarios optimistes, ce qui représenterait une hausse de +10 % à +20 % face aux niveaux actuels.  

Il est remarquable qu’aucune grande institution ne prévoit donc une chute majeure du métal. Le consensus serait donc celui « d’une consolidation à un niveau élevé en 2026 ». 

Allons-nous vers un retour à l’or durable ?  

Dans un sondage récent, la banque Goldman Sachs révèle que près de 70 % des investisseurs institutionnels anticipent une hausse du cours de l’or en 2026. Parmi eux, 36 % estiment même que le métal jaune pourrait dépasser 5 000 $ l’once. 

Il est également intéressant de constater que ces investisseurs perçoivent l’or comme une valeur sûre face aux incertitudes fiscales et monétaires. Depuis la crise financière de 2008, l’or semble ainsi avoir retrouvé un statut central dans le système financier international, porté par une demande d’actifs refuges plus forte et plus structurelle qu’auparavant. 

L’or s’est en effet imposé auprès des investisseurs comme un actif privilégié dans un contexte de marchés financiers volatils et de cycles monétaires incertains. Parallèlement, plusieurs banques centrales, notamment en Asie, au Moyen-Orient et en Europe de l’Est, ont accru leurs réserves d’or dans une logique de diversification et de réduction de leur dépendance au dollar. 

Plusieurs moteurs pourraient soutenir la hausse de l’or en 2026. Les taux réels pourraient rester bas malgré une normalisation monétaire partielle. Une inflation plus structurelle et des incertitudes financières maintiendraient un environnement favorable à l’or. Des achats minimaux des banques centrales, estimés par Goldman Sachs à environ 80 tonnes par mois, constitueraient par exemple un autre pilier. 

L’or reste également sous-pondéré dans de nombreux portefeuilles institutionnels, offrant un potentiel de réallocation en cas de hausse de l’aversion au risque. Enfin, les tensions géopolitiques, la fragmentation du système monétaire international et les doutes persistants autour de la dette américaine renforcent l’attrait du métal jaune comme valeur refuge. 

En résumé, l’or devrait rester bien orienté en 2026 d’après les principales banques, mais avec une hausse plus mesurée que celle, absolument exceptionnelle, observée en 2025.  

Dans tous les cas, les métaux font leur retour sur la scène financière.