Les banques centrales russe, kazakh ou d’Azerbaïdjan ont augmenté leurs réserves d’or au cours du mois d’avril selon le FMI. Ces dix dernières années, la Russie a acquis plus de 550 tonnes du métal jaune et 8,4 tonnes rien qu’en avril, portant ainsi ses réserves à un montant de 990 tonnes (augmentation de 8,5% en 2012). De même, la Turquie et les anciens pays du bloc soviétique ont acquis en masse de l'or ces derniers temps, faisant remonter le cours de l’once d'or.
La Russie, gros consommateur, talonne la Chine et est suivie par le Brésil ; d’autre part, elle est le quatrième producteur d'or mondial, dépassant ainsi l’Afrique du sud. Le gouvernement russe considère que l’achat d’'or contribue à affirmer sa souveraineté face aux Etats-Unis longtemps demeurés le leader incontesté et à rester concurrentiel face aux puissances émergentes (Chine, Brésil…).
Ces acquisitions massives ont pour but notamment de se prémunir des crises de la dette et des devises, Ainsi l'or, actif physique, est le pare- feu idéal dans une économie, fondée de plus en plus sur des actifs « papiers ». Le dollar et l’euro ont perdu de leur valeur à cause des crises à répétition, les émissions massives de monnaie et des réformes d’assouplissement quantitatives. Les pays d’Europe de l’est, ont donc profité des cours baissiers de l'or et des énormes bénéfices tirés du pétrole et du gaz pour augmenter considérablement leurs réserves. Le Kazakhstan a acheté 85 000 onces en avril pour porter ses réserves à 4 millions d’onces d'or, l’Azerbaïdjan a acquis 32 000 onces marquant 4 mois consécutifs d’achat de métal alors qu’en décembre 2012 le pays n’en possédait pas en stock !
Vladimir Poutine est conscient de l’importance de l'or comme outil de gestion d’économie des ressources et atout monétaire. Tous les pays émergents suivent cette logique et acquièrent du métal jaune, et plus particulièrement les nations ayant engrangé des bénéfices grâces aux matières premières. Ce modèle s’oppose cependant à la stratégie des pays industrialisés (USA, Europe, Japon…) qui s’orientent vers des baisses de leurs avoirs qui restent tout de même très importants. La Chine, la Russie et autres pays en développement ont encore des parts d'or relativement faibles par rapport à leurs avoirs totaux. Cette situation risque de changer rapidement. En effet, ces pays ayant bien compris l’importance de l'or, sont en train de rattraper leur retard rapidement. La Chine va dépasser les Etats- Unis d’ici 2025 selon les professionnels du secteur, suivie de près par la Russie et le Brésil, tous trois très gourmands envers le précieux métal.